Notre quête pour améliorer la qualité des soins de santé et des services sociaux ne doit pas être menée avec une attitude de gagnant/perdant. C’est en effet l’un des principaux messages du dernier ouvrage de l’un de mes auteurs préférés, Simon Sinek : The Infinite Game: How to Lead in the 21st Century.
Selon M. Sinek, nous participons tous, que nous le sachions ou pas, à deux types de jeu : des jeux finis et des jeux infinis. Les premiers suivent un ensemble convenu de règles impliquant au moins deux personnes, équipes ou groupes en compétition les uns contre les autres. Le soccer, le football et le hockey sont des exemples de jeux finis encadrés par des règles et marqués par un début et une fin.
C’est le contraire pour les jeux infinis, car il n’y a ni gagnant ni perdant définitif. Le but consiste simplement à rester dans le jeu et à jouer aussi bien que possible. Les institutions du secteur public, la politique – et oui, le mariage – peuvent être considérés comme des jeux infinis, dont l’objectif n’est pas de sortir vainqueur au final (en dépit de ce que pense votre conjoint). Le but est plutôt d’évoluer et de s’adapter afin que le jeu se poursuive.
Le secteur des soins de santé répond à la définition d’un jeu infini. Nous, les fournisseurs de ces services, devons résister à l’idée que nous sommes pris dans une sorte de compétition, à moins, bien sûr, que nous considérions la maladie, la souffrance et la mort comme des adversaires. Si nous partons du principe que nous sommes engagés dans une sorte de lutte, nous risquons de perdre de vue notre objectif premier, soit de fournir des soins centrés sur l’usager. La vraie finalité de notre jeu infini est de changer — ou de tenir bon — selon les circonstances.
Par conséquent, mon objectif lorsque je parle des changements auxquels le secteur des soins de santé est confronté aujourd’hui ou que j’encourage l’utilisation accrue de la technologie numérique n’est pas de « gagner » au jeu des soins de santé. À titre de PDG, je tiens surtout à m’assurer que nous avons les moyens de fournir — en temps et lieu — de meilleurs soins personnalisés aux personnes qui en ont besoin.
C’est dans cet esprit que j’ai réuni, à la fin janvier, un groupe de 30 personnes chevronnées de notre CIUSSS et d’autres organisations pour discuter de l’avenir des soins de santé et examiner les moyens de nous adapter et de nous transformer, le mieux possible, pour relever les défis qui nous guettent à court et à long terme.
Vous trouverez ci-dessous mon allocution d’ouverture à cette réunion que j’espère vous prendrez le temps d’écouter.
Comme notre jeu est infini, nous sommes toujours à la recherche de nouveaux joueurs et de stratégies novatrices afin d’être prêts à marquer le prochain but. Même si le jeu en soi ne se terminera peut-être pas par une victoire, il reste qu’il est disputé par des champions, notamment les patients courageux et les autres usagers des soins de santé qui luttent contre des épreuves physiques, mentales et émotives en comptant sur notre soutien indéfectible.